Patrice Guenolé

Nom : GUENOLE
Prénom : Patrice – l’Ours
Taille (m) : 1,86m.
Poids (kg) : 96 kg.
Profession : owner / shaper de GONG.
Discipline préférée : all around surfing something.
Best Tricks : 360° tordus.
Autres pratiques : all watersports !
Compétitions : windsurf, longboard & SUP.
Nb de jours sur l’eau par an : minimum 300 ++.
Home Spot : le Blue Wave, pointe du Bec, le large.
Travel Spots : partout où ça joue.
Plats préférés : tout mais rien de compliqué.
Musiques préférées : depends of the mood.

Citation : “Le feu ça brule, et l’eau ça mouille !”

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À propos de Patrice Guénolé

L’histoire de GONG est indissociable à celle de son Créateur, tant les éléments de sa vie imprègnent la marque.

Boss de GONG depuis 2008, il est à l’origine du développement de la marque. Bébé shapeur dès 12 ans pour faire ses skims avec les moyens du bord, il est déjà un bricoleur dans l'âme. Avec ses moyens limités, il récupère des pains dans de vieilles boards pour shaper des planches de surf dans un coin du garage.

A 13 ans, il est “embauché” le soir après l’école chez Holywind surf shop pour déballer les boards, monter les straps, faire les poubelles. 8 francs de l’heure mais quel plaisir de manipuler tout ce matériel hors de prix.

A 17 ans, vendeur chez Holywind en parallèle de l’école, il attaque la compétition en windsurf et en surf, seul en Europe à jouer sur les deux tableaux à haut niveau, et attire quelques sponsors bienvenus.

Sa première compétition est le Fundoor de Paris Bercy en windsurf. Grâce à Alain Pichavant, Patrice se prend un gros rush, lui qui n’avait jamais pris un départ !!! Ensuite il enchaîne les courses en wind. Sa spécialité en funboard était le lightwind avec des gréements toujours plus grands et des boards toujours plus performantes, naviguer quand personne ne plane.

Il avait aussi un très bon niveau dans les vagues. Il fut parmi les premiers en France à poser des fronts droits et envoyer des doubles.

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Sa première compétition est le Fundoor de Paris Bercy en windsurf.

En surf, il vient d’une région méconnue du sud Bretagne. Pendant 5 ans, il va gagner toutes les compétitions de longboard auxquelles il participe sous le niveau France, du Nord à la Charente. Il fait quelques coupes du monde remarquées au Lacanau Pro et au Biarritz Surf Festival notamment. Sa spécialité c’est le move de demain : 360° par l’avant, tail slash etc… ce qui explique qu’il se classe souvent dans les cinq premiers durant les expressions sessions.

Plusieurs années passées avec les meilleurs surfeurs du monde à enchaîner les heats. Il développe systématiquement des planches futuristes et une approche en marge des standards. Il est parmi les premiers à surfer des planches en sandwich PVC sans latte, des shapes aux largeurs extrêmes, des dérives très précises.

Mais la compétition n’est pas son truc. Mauvais perdant, peu enclin à suivre des règles, évitant les autres, il héritera de cette époque son surnom de l’Ours. Zéro alcool, jamais de fiesta, il est toujours concentré sur le matériel, sans cesse à sonder le moindre détail, et donc en marge de la kermesse des compétitions.

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Il développe systématiquement des planches futuristes et une approche en marge des standards.

A 19 ans Ace lui propose un poste de testeur en windsurf et de développement des planches de surf. Fred Meunier (ancien shapeur Holywind) et Pascal Trimoreau, lui offriront cette opportunité de mettre au point des centaines de planches et de participer aux programmes de développement pour la course et la série.

Très appliqué, Patrice teste tout et propose. Ils sortiront la première grosse planche de vague de série avec la Ace 272. Avec Stéphane Mocher, patron de Select, ils seront les premiers à bosser sur le concept des planches larges en windsurf, bien avant tout le monde, avec la Ace 312. Stéphane et Fred vont l’envoyer à Hawaii mettre au point les gammes, tester les ailerons etc…

C’est avec Fred Meunier chez Ace qu’ils feront les premiers shapes GONG pour Magic Surf. Fred était une véritable légende du shape, un mec hyper pointu et exigeant qui lui apprendra la rigueur du shape, la précision d’une belle ligne et lui donnera ce coup d’oeil précieux. L’atelier Ace est au coeur du haut niveau et innove sur les shapes. Mais c’est aussi une immense référence technologique avec un savoir faire super pointu dans le composite. Ils innoveront avec le placage bois de renfort sur le pont sur pains EPS par exemple mais ce sont surtout des gens très pointilleux sur la qualité de chaque étape de réalisation, ce que l’Ours gardera toujours.

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Hawaii c’est l’occasion de prendre gout pour les grosses vagues. Surfeur de shorebreak solitaire, il lui aura fallut apprendre à se battre pour prendre des vagues mais il est de toutes les sessions, y compris les plus grosses. Ses atouts sont clairement la condition physique liée à une préparation exemplaire et le feeling donné par la glisse dans les petites vagues. Rentré en France, il s’offrira quelques sessions épiques à Guéthary et sur les outsides de sa région.

A 17 ans, Patrice rame avec Guillaume Vielliard au “large” sur son longboard vers une vague jamais surfée. A 4 km du bord, déroule une vague au shape Indonésien et parfois massive pour la région. Patrice en fera son home spot, ramant même de nuit ou dans la brume épaisse pour y accéder les jours de gros. Il manquera d’y laisser sa peau aussi car le reef est traitre.

Mais le trip de découvrir la vague ultime de sa région est à ce prix. Parfois ramené par les pécheurs éberlués ; parfois au bord de la rupture face au vent et au courant de l’estuaire après 6h de surf, il apprend là bas ce que le surf veut dire : la quête. Ramer 8h d’affilé seul au large en autonomie, et se jeter dans un bowl sur 20cm d’eau qui vous propulse dans une vague creuse et longue. Ce n’est pas Hawaii, mais c’est exceptionnel quand même.

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A 23 ans, il arrive à un tournant. Continuer dans cette voie ou aller chercher autre chose. Passer sa vie dans les ateliers à bosser sur des technologies, de nouveaux shapes, des nouvelles idées c’est top mais on ne gagne presque rien car le métier est difficile en raison du déclin de la planche à voile. Patrice finit par tout plaquer pour (enfin) passer son Bac en candidat libre. Videur en boite de nuit pour rider la journée, son gabarit et son haut niveau en boxe l’aideront à passer les bagarres sans trop de dégâts. Il gardera de cette période une vision plus noire de l’humain et une capacité à aller jusqu’au bout des crispations sans reculer, bien utile plus tard en Chine par exemple.

Il obtient le Bac avec 10.02 points sans réellement dormir pendant une semaine ! En boite de 22h à 6h, et début des épreuves à 8h. Pas très glorieux mais c’est un déclic. Il embraye sur la fac de sport pour aller au plus simple. Boulimique de travail, il assiste à la première année de médecine, au DEUG de socio et celui de psycho pour aller chercher les cours qui l’intéressent. Systématiquement major de promo, il obtiendra des notes records. Puis c’est une licence de management du sport et une formation de gestion bac + 4 au CNAM en parallèle le soir. Le but pour lui est de rattraper le temps en allant chercher dans chaque discipline les outils dont il aura besoin dans sa vie professionnelle. Quand on bosse la nuit, on sait ce qu’on vient chercher à l’école le jour ! Et ce ne sont pas des diplômes mais bien des compétences pour se donner une chance.

Holywind lui demande alors un coup de main pour booster le shop suite à la marée noire de l’Erika. Avec Alain Clémenti ils remontent les performances du shop. Quelques mois plus tard, Patrice rencontre chez Holywind sa future femme qui vit en Corse et là tout se précipite : Xavier Rolland, ancien vendeur d’Holywind et commercial Bic Sport l’informe d’un job à Marseille chez H2O, société qui gère les 80 magasins des réseaux Magic Surf et Subchandlers en Europe. Patrice est embauché comme assistant, passe un MBA, et en trois ans il prend la Direction du Groupe aux cotés de Thierry Dumon, PDG du Groupe H2O.

Ils y redéveloppent GONG en 2003, propriété de Magic Surf, comme une des quinze marques propres du groupe. C’est l’époque flamboyante, celle de l’audace et des excès. Multiples voyages aux USA, à Hawaii, dans les usines, tout était possible tellement les moyens à disposition étaient conséquents. La semaine au siège à Marseille, les week end en Corse, c’est une période électrisante qui ouvre les portes de projets d’une autre dimension que ce que Patrice avait connu. Fils d’ouvriers et petit fils de paysans, entrer dans ce monde d’opulence fut un choc.

Tout était possible. Investir, inventer, renverser, la consigne était de prendre le contrôle du marché. Vaste sujet, un brin mégalo, mais qui aura eu le mérite de dépoussiérer les grands équilibres du marché pour y construire deux beaux réseaux de magasins. Patrice était en shop depuis le débuts de son adolescence. Il leur aura donné tout ce qu’il pouvait apporter pour faire de ces deux réseaux de magasins des poids lourds sur le marché mondial de la glisse.

Mais la crise de 2008 mettra un terme à tout cela. Les finances sont mauvaises malgré les multiples plans de redressement. Les comportements de certains dans les équipes sont démasqués ; c’est la désillusion et la fin d’un rêve. Les actionnaires se lassent et décident de stopper l’histoire. 90 licenciements à gérer dont le sien et celui de ses plus proches collaborateurs : une période vraiment pas fun qui scella la fin d’une relation de vingt ans avec les magasins.

En partant, il rachete GONG avant de quitter Marseille pour la Corse. S’isoler, l’ile, pour tout recommencer. Le démantèlement du Groupe H2O aura mis au jour les pires requins : vol de nos moules, pillage de l’image, usurpation d’identités pour récupérer des productions… Le pire ne sera pas épargné à GONG. Il faut dire que la marque avait su polariser en créant des envieux et des haineux. Ce faux pas fera les choux gras des forums et discussions de plages, colportant les pires mensonges pendant des années.

Mais depuis la Corse, l’Ours Orsu remonte pierre par pierre son édifice. D’abord en ouvrant son atelier dans la colline Bastiaise, face à Elbe dans le bleu. Seul, mais accompagné de ses amis autour de Jean Valère Bordenave, il remet en route une petite production de prototypes de SUP très pointus. Ce sont les premiers ShortSUP sous les 6′, puis sous les 5′. Les idées foisonnent dans cet isolement salvateur pour la reconstruction de GONG. L’image ayant souffert, ça sera le moment idéal pour montrer les véritables bases de GONG : la passion du shape et du surf.

Une petite production en série fait son retour en 2010. C’est en 2011 que les ventes accélère énormément : on déménage le stock de la série à La Baule avec l’embauche de David. Puis ça sera le tour de Fred et des autres. Il aura fallut quatre ans pour absorber la chute de 2008.

2016 c’est le retour définitif à La Baule pour l’Ours. Finie la Corse et sa liberté quasi totale, mais GONG est devenu tellement gros qu’il faut que le boss soit sur place à temps plein. L’accélération continue pour arriver à la situation actuelle : une belle boite qui contente des milliers de clients dans le monde.

Toujours concentré sur les shapes et les produits, Patrice retrouve un business excitant à la dimension d’H2O, et dont le potentiel est encore dix fois supérieur. Créer des produits, des emplois, une équipe, des envies, des passions, des moments de joie intense, de la vie dans l’océan, un partage à grande échelle, voila ce qu’est le quotidien de l’Ours aujourd'hui.